Les charges de copropriété constituent un poste de dépense important pour les ménages et elles augmentent chaque année. La hausse s'établissait à environ 5 % entre 2017 et 2018. Une tendance à la hausse qui pèse sur le budget des copropriétaires. Il existe pourtant des moyens de réduire ces frais, notamment en travaillant sur des postes de dépense importants comme l'énergie.
La rénovation énergétique permet d'améliorer le confort des occupants, tout en réduisant les factures d'énergie. Elle est aussi essentielle pour réduire l'impact des copropriétés sur l'environnement. Découvrez l'ensemble les mesures que vous pourrez prendre et les aides auxquelles vous pourrez prétendre pour réaliser ces travaux.
Avant de se lancer dans les travaux, il est essentiel de réaliser un diagnostic de l'immeuble, afin d'en connaître les failles sur le plan thermique. Cette étude doit être réalisée par des experts en la matière. Grâce au bilan énergétique, il sera possible de connaître les différents points sur lesquels il faut agir pour réduire les dépenses énergétiques.
Le DPE (diagnostic de performance énergétique) peut être complété par une étude plus complète pour connaître tous les axes d'amélioration au sein de l'immeuble, que ce soit au niveau des luminaires ou encore du chauffage.
Le syndic disposera ainsi d'une feuille de route complète pour envisager les travaux à réaliser avec le reste des copropriétaires.
Il existe une multitude de travaux de rénovation énergétique que vous pourrez réaliser pour diminuer les dépenses de la copropriété de façon efficace.
Cette technique vous permettra de faire jusqu'à 15 % d'économie. Il a pour objectif d'isoler les réseaux d'eau chaude sanitaire et de chauffage se trouvant dans les caves et les parkings de l'immeuble.
Des tuyaux mal isolés ont en effet tendance à laisser s'échapper la chaleur, avant que l'eau ne parvienne au niveau des radiateurs ou des robinets de vos sanitaires. Cette méthode permet de réduire la consommation d'énergie, à la fois au niveau de l'eau chaude et du chauffage, pour chaque appartement.
Là encore, vous pourrez économiser jusqu'à 15 % sur vos factures d'énergie, en isolant certains points du bâtiment comme les vannes, se trouvant les locaux techniques, ou encore les robinets et les réducteurs. Cette action permet de traiter les ponts thermiques et de facto de réduire la consommation d'énergie.
La technique consiste à recouvrir les parties à découvert par des housses isolantes.
Les combles peuvent être à l'origine de 30 % des pertes d'énergie dans une maison comme un immeuble. Et pour cause, la chaleur s'échappe en grande majorité par ce biais. En les isolant, vous pourrez réduire considérablement les déperditions de chaleur.
Si les combles ne sont pas aménagés, l'isolation pourra se faire par l'intérieur, grâce à la technique d'isolation soufflée, ou encore la mise en place de panneaux isolants sous les rampants.
Certaines chaudières individuelles ou collectives devenues trop vétustes peuvent augmenter considérablement votre consommation d'énergie. De plus, elles peuvent utiliser un combustible coûteux, à l'instar du fioul par exemple.
Il est possible de les remplacer par de nouveaux modèles plus performants, afin de réduire jusqu'à 30 % les factures de chauffage. Par la même occasion, vous pourrez opter pour un dispositif favorisant l'énergie renouvelable, comme c'est le cas d'une pompe à chaleur ou encore d'une chaudière à bois.
En matière d'isolation des murs, celle par l'extérieur est beaucoup plus performante que celle par l'intérieur, même si elle se révèle aussi plus coûteuse. En plus de traiter efficacement les ponts thermiques et de réduire jusqu'à 30 % vos factures d'énergie, elle permet aussi de renouveler l'aspect de la façade.
Cette technique a aussi l'avantage de ne pas rogner sur la surface habitable des appartements, étant donné que tout le travail d'isolation se fait à l'extérieur. Il peut se faire par la pose de panneaux, par l'installation d'un bardage décoratif, ou encore par l'application d'un enduit isolant.
Un peu moins efficace que l'isolation par l'extérieur, cette technique présente néanmoins des avantages considérables. Elle est notamment à envisager lorsque l'isolation par l'extérieur n'est pas possible en raison de la réglementation de la ville protégeant les frises ou les colombages ornant la façade, par exemple.
L'isolation se fait alors dans les parties privatives, et ce, selon le bon vouloir de chaque copropriétaire. Si cette méthode est moins coûteuse, elle a pour principal inconvénient de réduire la surface habitable.
Les toitures-terrasses sont aussi responsables d'une grande partie des déperditions thermiques dans un immeuble. Il convient alors de les isoler efficacement. Cela vous permettra de faire une économie d'énergie de 20 %. En plus de réduire les variations d'énergie, cette solution assure la pérennité de la toiture-terrasse.
L'éclairage dans les parties communes comme les entrées d'immeubles, les parkings ou encore les couloirs peuvent très vite faire flamber votre facture d'électricité. Il est alors intéresser de remplacer les sources lumineuses énergivores par des modèles plus économiques, mais tout aussi efficaces, à l'instar des lampes à LED. Vous pourrez constater une réduction allant jusqu'à 20 % sur votre facture d'éclairage.
Vous pourrez également opter pour l'installation de détecteurs de présence. Ainsi, la lumière ne se déclenchera que lorsque cela est réellement nécessaire.
Réguler intelligemment le système de chauffage dans les différentes pièces des appartements permet à la fois de profiter d'une température optimale, tout en optimisant la consommation (jusqu'à -20 % de dépense). Pour cela, vous pouvez opter pour la pose de thermostats.
Le sol de l'immeuble (caves, garages…) peut aussi être source d'importantes déperditions thermiques, qu'il convient de traiter pour faire des économies à long terme. En isolant les planchers bas de la résidence, vous pourrez faire jusqu'à 10 % d'économie sur la facture de chauffage. Cette méthode permet aussi d'améliorer le confort des résidents, car la fraîcheur émanant du sous-sol ne pourra plus remonter au rez-de-chaussée.
À l'instar des maisons individuelles, les copropriétés peuvent aussi être équipées de panneaux solaires. Ainsi, l'immeuble pourra produire sa propre électricité, réduisant jusqu'à moitié vos charges énergétiques.
Les copropriétaires peuvent également s'accorder sur la réalisation d'une rénovation globale, consistant en un ensemble de travaux dans le but d'améliorer la performance énergétique de l'immeuble. Ces travaux s'orienteront à la fois sur l'isolation, le chauffage, ou encore la ventilation.
Un certain nombre de dispositifs d'aide est disponible pour vous aider à réaliser les travaux de rénovation énergétique en copropriété. Ces subventions peuvent être versées directement aux copropriétaires ou au syndicat de copropriété.
Si elle était auparavant réservée aux propriétaires des maisons individuelles, Ma Prim' Rénov est désormais accessible aux copropriétés depuis début 2021. Cette aide de l'État remplace le remplace le Crédit d'impôt transition énergétique (CITE) et est directement versée au syndic de copropriété.
Pour en profiter, la copropriété doit au moins être constituée à 75 % d'habitations principales. Elle doit également être enregistrée au registre national des copropriétés. Par ailleurs, les travaux doivent être réalisés par des professionnels reconnus garants de l'environnement (RGE) et doivent permettre de réduire d'au moins 35 % la consommation énergétique.
L'aide pourra couvrir jusqu'à 25 % des travaux, pour un plafond de 15 000 € par lot. Des bonus peuvent s'y ajouter, notamment 500 € par lot si les travaux permettent de sortir l'immeuble de la catégorie passoire thermique (étiquette F et G) et 500 € par lot s'ils permettent d'atteindre la catégorie A ou B.
L'Agence nationale de l'habitat (ANAH) a mis en place ce dispositif à destination des copropriétés en difficulté. Elle peut couvrir jusqu'à 25 % des frais de rénovation énergétique, dans une limite de 3 930 euros par logement.
Il est possible d'en bénéficier pour les copropriétés présentant un taux d'impayé supérieur à 8 % ou se situant dans un quartier de renouvellement urbain (NPNRU). Comme pour Ma Prim' Rénov, les travaux doivent permettre de faire au moins 35 % de gain énergétique et 75 % des lots doivent être des résidences principales.
Une autre condition à remplir est que l'immeuble ait été construit avant le 1er juin 2001 et qu'il dispose d'une étiquette énergétique se situant entre D et G.
Si vous n'entrez pas dans la précédente catégorie, vous pourrez profiter des CEE, ou Certificats d'économie d'énergie, versés par les fournisseurs d'énergie. Vous pourrez cumuler ces derniers avec les autres dispositifs. Leur montant varie en fonction des économies réalisées. Il est en moyenne évalué à 2 000 € par logement.
Vous pourrez profiter de l'éco-prêt à taux zéro pour rénover énergétiquement les parties communes. Le plafond de l'aide que vous pourrez obtenir, à titre individuel et collectif, est établi à 30 000 euros. Un certain niveau de performance énergétique, estimé par un bureau d'études thermiques, est aussi requis pour pouvoir en bénéficier.
En outre, vous pourrez bénéficier de la TVA réduite à 5,5 % au lieu de 10 %. Des aides des collectivités territoriales provenant des communes, départements et régions sont aussi envisageables pour les copropriétés souffrant d'une faible performance énergétique.
Pour connaître tous les dispositifs auxquels vous pourrez prétendre, le mieux est de se rapprocher d'un professionnel qui sera à même de vous informer et de vous conseiller.